Coucou ! Je ne pense pas que vous vous souveniez de moi... J'ai scribouillé un ou deux trucs ici, avant que la vie réelle (c'est à dire, une REPRISE D'ETUDES) ne m'agrippe.
QU'IMPORTE ! je viens de trouver un truc qui, je le pense, peux interresser les gens d'ici.
Récemment, j'ai acheté un jeu de cartes très sympa sur les voyages temporels : chrononauts. (un article en français ici http://www.deslaure.com/blog/index.php?2005/06/30/204-chrononauts)
Et sur le site de l'auteur, sur cette page http://www.wunderland.com/WTS/Andy/Nanofiction.html il parle du concept de nanofictions : il avait acheté un recueil de nouvelles qui faisaient toutes 150 mots, les "microfictions". Plus tard, il a trouvé un recueil appelé "les nouvelles les plus courtes du monde" et le concept, celui qui nous interresse, c'est des nouvelles de 55 mots pile, avec un titre de 7 mots ou moins. Elles n'avaient pas de nom particulier, mais en écho au premier recueil il a appelé ca des nanofictions.
Il a ensuite appliqué l'idée dans son jeu de cartes, où les cartes qui représentent des personnages sont accompagnées d'une nanofiction.
Je trouve le concept génial. Ecrire une histoire qui tient en 55 mots, pas juste un petit extrait de chose.
Bon, je me suis méfié du francais, où l'on a tendance à en dire moins que l'anglais avec plus de mots. J'ai donc traduit quelques nanofictions du gars, pour voir, et j'en suis arrivé entre 72 et 65 mots... je pense donc que 65 mots est une adaptation acceptable pour la langue francaise, et 10 mots maximum pour le titre. 55 est faisable, j'ai testé, mais il y a une réelle déperdition dans la richesse du texte, et aussi court que cela paraisse, si infime que l'écart puisse sembler, 65 mots est mieux que 55. Notre langue est verbeuse, on n'y peut rien.
L'avantage de la nanofiction, c'est qu'il est virtuellement impossible d'avoir le complexe de la page blanche... pas le temps d'avoir la flemme quand il n'y a que 65 mots à taper. Dès qu'on a l'idée (et quand on aime écrire, elle vient vite), le texte vient très facilement, et ensuite le boulot c'est simplement de l'édition pour tenir en 65 mots.
On connait tous les drabbles, je prétends pas que cette idée est révolutionnaire (de toute facon elle n'est pas de moi), mais là c'est 65 mots. C'est audacieux.
Donc en résumé, les règles :
- texte de 65 mots
- titre de maximum 10 mots
- Une histoire doit contenir un ou plusieurs personnages, un décor, et une progression de l'action. Et bien sûr, une fin, c'est tout le principe : on ne fait pas un extrait, on fait un récit complet... de 65 mots.
-Les mots composés (comme "casse-cou") comptent pour un. C'est d'ailleurs le calcul du logiciel ci-après.
Pour faciliter encore plus les choses, j'ai trouvé un logiciel léger de traitement de texte qui a été programmé pour compter en temps réel les mots (il a été programmé pour le fameux NaNoWiMo http://www.nanowrimo.org/fr/node/402574 ) et ca marche très bien. Word, en bas, nous affiche le nombre de caractères tapés : pour avoir le compte de mots, il faut faire des manips simple... mais le faire toutes les 5 secondes, c'est casse-pieds quand on écrit. Alors que ce traitement de texte affiche bien les mots. On peut pas demander mieux. il se télécharge ici : http://sourceforge.net/projects/nanowritool/files/nanowritool/0.3/NaNoWriTool.exe/download
Je me permets d'ailleurs de conclure en ajoutant que ce qui m'a poussé à tenter de partager ca, c'est que du coup, les productions sont courtes et faciles à lire. Donc meme si au final j'y interesse plein de monde et que je dois lire ce qu'ils font, ca ne sera pas fastidieux. Plein de textes de 65 mots à lire, tous différents, ce n'est pas indigeste du tout. Ca n'en a pas le temps.
DEUX EXEMPLES DE NANOFICTIONS FRANCAISES EN 65 MOTS, PAR MA POMME
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Cor Blimey et corps taquin
"J'en ai ma claque", pensa Oswald. C'était amusant car il était en fait anglais, mais il trouvait plus facile et plus coloré de jurer intérieurement en français. Il mangeait aussi des croissants avec son thé, et refusait tout plat à la menthe.
Il failli mourir quand son corps, décidant de jouer le jeu jusqu'au bout, se fit brusquement allergique au pudding et à la jelly.
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Les amants du dernier matin
Marthe et Bernard regardaient le soleil levant imprégner l'horizon de rouge. "Cette aube durera toujours", semblaient penser les amoureux. Avec leurs corps blottis ainsi l'un contre l'autre, leurs vêtements semblaient se fondre en un seul tissu gris, sa texture parcheminée baignée de carmin. Leurs visages étaient sereins. Au-dessus d'eux, de nouveaux missiles fusèrent.
Le cratère de celui qui les avait vitrifiés cessa finalement de fumer.