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 Larmes de sang

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Nesumi
Toutou à sa mémère
Nesumi


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MessageSujet: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyMer 21 Nov - 19:16

Voici une de mes (rares) nouvelles (j'ai du mal à faire court Larmes de sang 13250 ) : Larmes de Sang

Pour la petite histoire, j'ai écrit ça pour un concours organisé par un webzine sur le fantastique en 2002 (avec 1 autre nouvelle d'une trentaine de pages intitulée Le sang du croisé, ayant pour protagonistes Siegfried et Théo dont vous entendrez parler dans cette histoire). Je n'ai eu droit qu'au lot de consolation Larmes de sang 907558
Elle est un peu longue donc je vais la mettre en 3 posts. Je vous la livre "brut de décoffrage", telle qu'elle a été écrite à l'époque, n'ayant pas le temps de la retravailler (le style n'a pas énormément changé depuis).

Enfin, sachez aussi que cette nouvelle a récemment servi de base au JDR du même nom sur le forum NeverWorld (Eldariel connaît).


Dernière édition par le Mer 21 Nov - 19:24, édité 2 fois
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Nesumi
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyMer 21 Nov - 19:17

Larmes de Sang


Il la déposa délicatement au creux de son lit. Il contempla le corps immobile pendant quelques instants et alla allumer la bougie sur la table de chevet, plus par habitude que par réelle nécessité. Il s’assit sur le bord du lit et observa le visage exsangue de la jeune femme. D’une main fébrile, il écarta les mèches blondes qui se collaient aux joues devenues blanches. Il avait maintenant les mains couvertes de sang. Elle en avait perdu beaucoup. Trop pour survivre, il le savait. Il l’avait su dès qu’il avait pénétré dans cette ruelle sombre et qu’il l’avait vue allongée sur le sol froid, sans réaction. Il n’était que trop habitué à ce genre de spectacle. Du moins, le croyait-il…
Il la regarda de plus près, essayant de dénombrer les blessures qui zébraient son visage, son cou, ses bras, son corps tout entier. En vain. Elles étaient trop nombreuses. Il trempa un linge propre dans la cuvette d’eau qu’il avait pris sur la table de chevet et s’appliqua à nettoyer le sang qui séchait. Le visage de la jeune femme portait des marques de griffes comme si elle avait été attaquée par un ours. Ses bras portaient la trace de plusieurs coups portés par ce qui avait pu être une lame. Son cou… Il jura dans le silence de la nuit. Il n’était pas surpris d’avoir trouvé cette blessure si familière. Il s’en était douté dès l’instant où il avait vu la silhouette massive de l’agresseur se fondre dans la nuit et il avait déjà deviné l’identité du coupable. Il serra son poing de rage, enfonçant ses ongles parfaitement limés dans sa paume, faisant poindre quelques gouttes de sang qui se mêlèrent à celui de sa bien-aimée. Puis, il la regarda à nouveau et soupira. Après… Il songerait à la colère et à la vengeance après… Il aurait tout son temps pour cela.
Il posa alors sa main froide sur la joue de la jeune femme. "Elle n’en a plus pour très longtemps", pensa-t-il en sentant sous ses doigts la peau, autrefois si douce et si chaude, devenir glacée. Certains l’auraient sans doute déclarée morte depuis longtemps tellement le souffle qui s’échappait de sa bouche était tenu. Mais pas lui. Ses sens inhumains lui avaient permis d’entendre encore l’air expiré de ses poumons. Il avait refusé de l’abandonner là, sur ces pavés froids, dans cette ruelle écartée. Il n’aurait laissé personne d’autre que lui la toucher à ce moment-là. Il l’avait prise dans ses bras comme si elle ne pesait rien, ce qui était vrai pour quelqu’un possédant sa force, et l’avait ramenée chez elle, dans cette petite maison au toit de tuiles brunes et aux murs blancs où elle avait vécu ces dernières années, heureuse espérait-il.

- William ?

Entendre son nom dans sa bouche lui avait toujours fait un drôle d’effet. Elle était la seule depuis des années à l’appeler ainsi. Pour ses rares amis, il était Will. Pour les autres, l’Anglais, Sir William ou tout simplement Carrington, cela dépendait de la peur ou de la haine qu’ils ressentaient à son égard. Pour les humains, enfin, il n’avait pas de nom, à peine un visage, juste une sensation de terreur avant de mourir.

- William ? répéta-t-elle difficilement.
- Je suis là, lui chuchota-t-il calmement tout en caressant à nouveau ses joues exsangues.

Au son de sa voix, elle sembla s’apaiser. C’était étrange quand on y réfléchissait. Elle était la seule personne qui se détendait à son contact.
William sentit quelque chose couler sur une de ses joues. Incrédule, il écrasa du bout des doigts une minuscule perle rosée : une larme ? ! Il n’en revenait pas. Une larme, une seule. Mais c’était la première depuis… depuis une éternité !

- Tu es… revenu, arriva-t-elle à articuler, aussitôt interrompue par une quinte de toux.

William ne dit rien. Il se contenta de hocher la tête et essuya du bout des doigts le mince filet de sang qui coulait des lèvres qu’il avait tant embrassées.
Les yeux verts de Sara rencontrèrent les siens. William fut surpris de n’y voir aucune rancœur, ni déception mais encore et toujours de l’amour. Même maintenant, même après qu’il l’eut abandonnée, même après qu’elle était là, dans ce lit, mourante, à cause de lui ! Parce que c’était de sa faute si elle vivait ses derniers instants ! Il le savait. Et pourtant, il ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas été prévenu.

Il entendait encore Vlad, son vieil ami, lui dire de ne pas céder, de ne pas se lier à une mortelle, fût-elle aussi jolie que Sara.

- Cela n’apportera que des ennuis et de la souffrance. A toi mais aussi à elle. Pense à elle.
- C’est ce que je fais, avait-il répondu, le regard perdu et le sourire aux lèvres.
- Non, imbécile ! l’avait sermonné Vlad en lui assenant un coup sur le derrière du crâne. Pense à ce que sera sa vie si tu t’attaches à elle. Que peux-tu lui apporter ?

William s’était mis en colère.

- Tout ! Tu entends, vieille fripouille ! Tout ! Je la couvrirais de cadeaux, de bijoux ! Je… je l’aime, Vlad…
- Ah, pas de ça avec moi, jeune crétin ! Tu l’aimes ? Que sais-tu de l’amour, toi ? Et même si c’était vrai, crois-tu que ce sera suffisant quand elle s’apercevra qu’elle ne pourra pas t’avoir à elle à plein temps ? qu’elle ne pourra jamais te voir en plein jour ? Que crois-tu qu’elle fera quand elle saura ? Quand elle saura ce que tu es ? Si elle ne devient pas folle, elle te chassera. Et vous souffrirez, tous les deux. Non, crois-moi, Will, laisse tomber. Cela vaut mieux pour tous les deux. Les mortels ne sont pas faits pour vivre en notre compagnie.

Le ton de Vlad s’était radouci alors qu’il avait prononcé ces dernières paroles. William avait cru deviner de la peine dans la voix de son ami. Il avait réfléchi et était arrivé à la conclusion que Vlad avait dû vivre la même expérience. Depuis le temps qu’il parcourait le monde, cela n’aurait rien eu d’étonnant ! Vlad avait eu le temps de connaître tant de choses, il était plus vieux que lui, beaucoup plus vieux, et plus sage aussi. Il aurait dû écouter ses conseils. Mais William n’avait jamais été du genre à écouter qui que ce soit ni à abandonner aussi facilement.
Accompagné de Vlad, inquiet pour lui, William avait abandonné temporairement la tour où il vivait, à la sortie de la ville, et s’était installé près de chez Sara. Il la suivait discrètement, veillant sur elle lorsqu’elle rentrait chez elle le soir. Il avait pris ses habitudes à la taverne où elle travaillait comme serveuse, Vlad toujours à ses côtés, essayant de le convaincre d’abandonner, soir après soir, sans succès. Au bout de quelque temps, son vieil ami avait fini par penser que la situation n’évoluerait pas, que William n’oserait pas l’aborder. Il restait tranquillement à siroter sa bière, la couvant du regard, sans un mot ni un geste. William n’avait jamais eu cette attitude avec les autres femmes qu'ils avaient pu rencontrer au cours de sa vie, qu'elles soient mortelles ou qu'elles appartiennent à leur communauté. En temps normal, il lui suffisait de s’approcher d’elles avec son plus beau sourire et elles lui tombaient toutes dans les bras, littéralement. Du coup, Vlad avait fini par croire que William était réellement amoureux de la petite serveuse et il en avait vu tout de suite les dangers et les conséquences. Il avait appris à connaître son ami depuis le temps.
Enfin, une nuit, au grand dam de Vlad, il l’avait approchée. Comme un jeune mortel amoureux, il avait décidé de jouer le tout pour le tout et l’avait invitée à danser. Sara avait accepté, malgré les protestations des autres serveuses qui commençaient à redouter l’air mystérieux des deux habitués au teint pâle qui se tenaient toujours dans le coin le plus sombre de la taverne. Vlad avait immédiatement renoncé à faire entendre raison à son ami et avait décidé de croire que cela ne durerait pas. Il avait eu tort. Sara s’était amourachée de William dès qu’elle l’avait vu entrer dans la taverne des mois auparavant. Elle avait attendu patiemment mais sans trop y croire qu’il se décide à l’aborder. Il l’intriguait et la charmait en même temps. Vlad avait vite compris que la jeune femme, pour une raison inconnue, savaient ce qu’ils étaient. Il arrivait, pas très fréquemment heureusement, que certains humains devinent leur vraie nature, instinctivement, sans vraiment savoir pourquoi. A ce moment-là, la plupart étaient terrifiés, ce qui était compréhensible si on savait que c’était, en général, leur dernière pensée cohérente avant de mourir. Mais pas Sara. Les sentiments qu’elle éprouvait pour William étaient sans doute plus forts que la terreur instinctive que pouvait entraîner une telle révélation. Que pouvait donc faire Vlad si elle acceptait cette situation contre nature ? Que pouvait-il faire si elle était amoureuse de William ? Pas grand chose… Et en avait-il le droit ? Après tout, ce n’était pas parce que lui avait échoué que William ne pouvait pas essayer ? ! Bien sûr, c’était interdit par les règles de leur communauté mais ce ne serait pas la première fois, ni la dernière, que Will les transgresserait. Vlad avait donc fini par baisser les bras et avait pris ses distances, plus par prudence que par pudeur. William ne l’avait su que plus tard, alors qu’il avait quitté Sara et qu’il arpentait l’Angleterre depuis des mois en compagnie de son vieil ami, mais Vlad avait alors tout fait pour les protéger des autres, les éloignant de Londres, leur racontant des mensonges, endormant leur méfiance. Il avait tout fait pour cacher leur idylle, pour éviter qu’ils s’en prennent à Sara pour se venger de lui, de sa répartie exaspérante, de son impossible sentiment de supériorité et de sa dangereuse tendance à enfreindre les règles.
Les petites manigances de Vlad avaient réussi au-delà de son espérance. Il avait réussi à tous les berner. Tous, sauf un. Le plus dangereux. Le plus retors. Simon. Le Pacificateur comme il s’était baptisé lui-même. Le Boucher comme les moins conservateurs l'appelaient dans son dos. L’ennemi éternel de William.
Malgré les efforts de Vlad, Simon était arrivé à Londres pour le retrouver. Il avait décidé, pour la centième fois au moins, que l’heure était venue de tuer l’Anglais. Mais il avait un atout dans sa manche cette fois : il connaissait la faiblesse de son adversaire, il était au courant que ce chien fou avait une aventure avec une humaine. Il ne lui restait plus qu’à découvrir qui était cette fille et sa vengeance pourrait enfin débuter avec le sang de cette mortelle.
Harcelé par Vlad et leur ami Théo, William s’était pourtant rendu compte du danger que la jeune femme encourait à l’arrivée de Simon et il avait décidé de partir loin d’elle. Cela lui avait brisé le cœur de disparaître de sa vie comme un voleur mais il avait réussi à éloigner l’ennemi de Londres. Malgré ce que ses amis lui disaient, il avait cru que Simon resterait loin de la capitale, qu’ils continueraient à jouer au chat et à la souris à travers l’Angleterre, comme ils le faisaient depuis des années, des siècles même. Mais, une fois de plus, William n’avait pas plus écouté les avertissements de Vlad que ses conseils. Il s’était cru plus fort que Vlad et tous les autres de leur espèce ! Il s’était cru plus fort que Simon ! Et le résultat de son inconscience était là, maintenant, devant ses yeux, dans ce lit. Sara avait payé les frais de son orgueil ! Elle allait mourir par sa faute !


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Nesumi
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyMer 21 Nov - 19:20

La main de Sara se referma sur son poignet, le ramenant à la réalité. Ses yeux semblaient lui dire de ne pas se sentir coupable et qu’elle l’aimait toujours malgré ce qui s’était passé. Comment pouvait-elle encore éprouver autre chose que de la haine à son égard alors qu’il était parti sans un mot au moment où elle avait eu besoin de lui ? Alors qu’il avait laissé Simon la retrouver ? Comment ?
Elle tourna la tête vers la table appuyée contre le mur à sa droite. Elle avait fait un énorme effort pour voir le panier posé dessus, William le savait. Elle ramena son regard vers le sien. William savait ce qu’elle voulait. Il savait ce qu’elle voulait entendre, ce qu’elle voulait qu’il lui promette avant de s’accorder un peu de repos.
William détourna les yeux. Il ne pouvait se résoudre à accepter. Des sentiments contraires se bousculaient dans son cœur.
Son premier réflexe avait été de répondre à l’affirmative à la question muette de Sara mais il s’en était abstenu à la dernière minute. Il n’en revenait pas de pouvoir penser cela, lui, mais c’était trop dangereux. S’il faisait ce qu’elle lui demandait, du sang innocent risquait d’être à nouveau versé et il ne voulait plus que cela arrive. Sara avait trop souffert. Il ne fallait pas que cela recommence. Cependant, il était tenté par l’expérience, cela ne faisait aucun doute. Rien que pour enfreindre encore une règle. Rien que pour montrer à ses pairs qu’il ne s’attacherait jamais à respecter les codes et les lois imbéciles édictés par ceux qu’il était désormais contraint de considérer comme les siens. Il en avait toujours été ainsi. Déjà lors de sa première vie, il avait aimé franchir les interdits et braver l’autorité. Cette fâcheuse tendance ne s’était pas inversée alors qu’il accédait à sa deuxième existence. Il pouvait même avouer que de sentir sa nouvelle force, ses sens décuplés et sa sensibilité exacerbée l’avait incité à pousser encore plus loin les limites. Et puis, ne serait-il pas le premier de sa race à tenter une telle expérience depuis bien longtemps ? Cela aussi lui plaisait… A cette pensée, il entendit une petite voix lui dire de ne pas se laisser tenter, qu’il y avait déjà eu trop de malheurs et qu’il avait suffisamment bravé les lois. La voix, qui ressemblait à celle de Vlad, lui proposa alors une solution à son problème. William exhorta Vlad –parce que c’était bien son ami, lui soufflant ses pensées dans son esprit alors qu’il était sans doute caché dans une des ruelles environnantes - à se taire.
Sara resserra sa main sur le poignet de William qui se refusa à donner encore sa réponse. Il y avait peut-être un autre moyen ? Vlad revint à nouveau dans son esprit. Il n’y en avait pas d’autre que celui qu’il lui avait proposé. Il ne serait pas obligé de le faire lui-même. Quelqu’un d’autre pourrait s’en charger. Il lui promit que cela serait rapide et sans douleur. Furieux, William rejeta à nouveau Vlad : il n’était pas question qu’il accepte une telle proposition ! Ce n’était pas ce que Sara voulait ! La solution qu’il tentait de lui faire accepter n’en était pas une.
Sa décision était prise. Vlad se tut mais William sentit sa déception et, surtout, sa peur. Vlad était terrifié par ce qui allait arriver… Jamais William n’aurait cru que son ami aurait peur de quelque chose d’autre que des rayons du soleil. Même Simon ne le terrorisait pas autant. Cela le fit réfléchir quelques secondes mais il savait que c’était inutile : il avait choisi. Il devait bien cela à la femme qu’il aimait.

- Sara…

La jeune femme sourit. Un sourire qui n’en était plus vraiment un. Cela fit mal à William de voir combien elle souffrait.

- Fais-moi confiance, Sara. Je ferai en sorte que tout se passe bien. Je m’en occuperai. Je te le jure.

La main froide de Sara essaya de se lever pour toucher le visage de William mais elle ne put aller bien loin. Il la prit doucement et la posa contre sa joue. Il s’efforça de sourire et se pencha pour l’embrasser une dernière fois. Il frôla son cou et repensa à la blessure qui s’y trouvait. Un court instant, il fut tenté. Mais ce ne serait pas juste de condamner Sara à une vie dont elle n’aurait jamais voulu, une existence de ténèbres et de sang. Elle ne méritait pas cela.
De toute façon, c’était trop tard. Il sentit le dernier souffle de sa bien-aimée sur ses lèvres et sut que, cette fois, c’était terminé. Machinalement, il caressa une nouvelle fois les boucles blondes tachées de sang. Ses doigts glacés coulèrent ensuite sur les yeux clos, le nez, la bouche, lentement, comme un aveugle qui voudrait fixer dans sa mémoire un visage. Il prit la main de Sara et la couvrit de baiser. Les larmes couleur de sang coulèrent sur ses joues. Il pleurait réellement à présent. Il avait envie de hurler mais aucun son ne pouvait sortir de sa gorge. Il resta ainsi de longues minutes, inconscient du temps qui passait, de l’aube qui se rapprochait.

Ce fut le sentiment d’urgence qu’il ressentait à chaque fois qu’il s’attardait trop qui le tira de sa torpeur. Sans réfléchir, il regarda à la fenêtre et reconnut les prémices du jour nouveau qui s’annonçait.
Il retourna près de Sara, l’embrassa une dernière fois et couvrit le corps meurtri et sans vie d’une couverture. Il attrapa la bougie d’une main et le panier que Sara avait défendu au prix de sa vie dans l’autre et sortit.

- Il était temps, l’aube arrive.

Vlad était là, appuyé près de la porte. Son grand manteau était poussiéreux et ses cheveux poivre et sel légèrement désordonnés, ce qui était très étonnant de sa part. William devinait que Vlad avait dû vraiment avoir peur pour lui pour avoir si peu pris soin de lui et de ses vêtements. Il avait dû se précipiter sur ses traces immédiatement après qu’il l’ait vu sauter de la fenêtre pour courir jusqu’à Sara. C’était lui qui l’avait prévenu du retour de Simon à Londres, trop tard malheureusement. Il n’était sans doute pas loin quand il l’avait découverte mourante et, depuis, il avait dû veiller sur cette maison. Juste au cas où…

- Tu sais que je suis contre cette idée, continua-t-il sans le regarder, les yeux fixés sur le mur de la maison d’en face.
- Oui.
- Tu sais aussi que c’est très dangereux. Plus que ce que tu as pu déclencher par le passé.
- Oui.
- Tu sais aussi que Simon fera tout pour terminer le travail, que jamais il n’abandonnera.
- Vlad, je sais tout ça. Si tu as fait tout ce chemin pour me faire un sermon, tu pouvais très bien rester dans la tour ! ! !
- Will, je suis inquiet. Il y a bien longtemps qu’une telle chose n’est pas arrivée… Ils n’ont jamais laissé cela se faire depuis… des siècles et des siècles ! Je ne peux pas te dire quelles vont en être les conséquences exactes. Je l’ignore. Comme j’ignore ce qui va se passer pour nous maintenant. La seule chose que je peux te dire, mais je crois que tu le sais déjà, c’est que tu viens de violer une des règles les plus importantes. J’en connais quelques-uns qui ne vont pas apprécier du tout… mais vraiment pas. Ils vont tout faire pour empêcher que…
- Vlad. Je sais que tu es mon ami. Et c’est pour ça que je ne te demande pas de m’aider. C’est trop dangereux pour que j’implique les quelques personnes à qui je tiens encore. Cette fois, j’assumerai mes actes seul.
- Tu n’es qu’un imbécile ! Tu ne me demandes pas de t’aider ? Parce que tu crois que j’allais attendre ta permission ?
- Tu… tu veux… ?
- Bien sûr. Seul, tu ne tiendras pas plus de quelques mois face à Simon et aux autres. Tu as besoin de moi pour t'aider à tenir la stupide promesse que tu viens de faire à Sara. Et je suis certain que Théo, Siegfried et les jumeaux seront de mon avis. De toute façon, ils sont toujours partants s’il s’agit de contrarier Simon... Et moi-même, je ne manquerai cette expérience pour rien au monde, Will ! Et il te faut bien quelqu’un pour t’éviter de tout gâcher.
- Merci.

Ce fut tout ce que put dire William, la gorge nouée par l’émotion. Après tout ce que Vlad avait pu lui dire par le passé, après tout ce que lui-même lui avait fait endurer à cause de son inconscience et de son désir d’aventures, son vieil ami se proposait d’être à ses côtés, même s’il était plus que probable que cela lui coûte la vie.

- Will… pour tout à l’heure…
- N’en parlons plus. Je sais pourquoi tu as dit tout ça : parce que je suis ton ami et que je te manquerais trop si Simon arrivait à m’avoir… Et aussi parce que tu as peur de qui va arriver. Et puis, je suppose que ça ne venait pas vraiment de toi, ces idées là, mais que tu m'as plutôt récité tout le prêchi-prêcha que les Anciens ont réussi à te bourrer dans le crâne. C'est juste que… j’ai du mal à croire que tu ais pu penser que je ferai une chose pareille.
- Je n’ai pas d’excuse, Will. Je n’aurais pas...
- N’en parlons plus. Jamais.

Vlad acquiesça. Il ne savait toujours pas pourquoi il lui avait proposé une telle chose. Comme Will venait de le deviner, il avait simplement, machinalement, bêtement, répété ce que d’autres lui avaient appris des siècles auparavant et qu’il croyait avoir laissé de côté quand il avait pris ses distances. Il savait que cet acte irréfléchi avait failli briser définitivement leur amitié. Il ne l’aurait pas supporté même si cela aurait été un prix bien faible à payer en comparaison de ce qui s’annonçait. Contrairement à ce qu’il venait de dire à William, il savait ce qui risquait de découler des événements de cette nuit. Il savait parce que, autrefois, il y a bien longtemps, on le lui avait expliqué. Bien entendu, on ne lui avait pas réellement appris le pourquoi de cette règle mais ce qu’on lui avait dit suffisait à lui faire comprendre que l’affrontement serait terrible et risquait de concerner tous les représentants de leur espèce, pas seulement leur petit groupe d'indépendants. Simon avait des alliés terribles et influents. Il serait difficile de contrer ses plans et sa folie purificatrice. Sans compter le Conseil et ses Anciens vindicatifs à l’égard des fortes têtes. Et il pensait bien que, cette fois, même les Anciens les plus modérés laisseraient agir Simon comme il l'entendait pour régler cette affaire. Malgré tout cela il essayait d’être confiant. Cela faisait des centaines d’années qu’il se tirait sans dommage de situations de plus en plus périlleuses, surtout depuis l’arrivée de Will dans sa vie, il arriverait bien à survivre encore une fois, non ?

- Dépêchons-nous, Will. Le soleil va se lever.

William tendit le panier à Vlad qui le prit avec une certaine réticence et lui fit signe de s’éloigner.

- Adieu, Sara. Je t’aime, dit-il tout bas.

Il lança la bougie dans la maison. Elle atterrit sur les rideaux qui s’enflammèrent lentement. Les flammes commencèrent à se répandre, brûlant inexorablement le bois du parquet, les meubles, tout. William se força à regarder le feu envahir la pièce où reposait Sara, le lit où elle dormait pour l’éternité. Un instant, il voulut la rejoindre et amorça un pas.
Vlad l’attrapa par l’épaule.

- Viens. Les voisins vont se réveiller et ça va être la panique. On ferait mieux de ne pas traîner dans le coin.
- Bien sûr…

Will reprit le panier des mains de Vlad et ils se mirent en route au pas de course. Il était trop tard pour tenter de rejoindre la tour. Le soleil serait levé avant qu’ils aient pu traverser la ville. Il ne restait que la solution d’urgence, celle qui répugnait William plus que tout autre chose mais ils n’avaient pas le choix. Les oiseaux commençaient à saluer le lever du soleil et la lumière mortelle les atteindrait bientôt. Au loin, les deux amis entendirent les cris d’alerte, les mouvements des mortels qui luttaient désormais contre l’incendie qui menaçait tout le quartier.
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Nesumi
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyMer 21 Nov - 19:21

Alors que le ciel se teintait d’orange et de rose, ils atteignirent enfin la grille du cimetière. Vlad arracha sans peine le verrou et ils s’engouffrèrent dans les allées bordées par les tombes. Ils courraient le plus vite possible. William sentait déjà son dos le brûler alors que la lumière du jour le caressait doucement. Un humain aurait accueilli avec joie les premiers rayons du soleil venus le réchauffer après une nuit glaciale mais pour William ils ne signifiaient que la mort et une douleur atroce.
Pour Vlad, c’était différent. Il était plus vieux que William et ses siècles supplémentaires l’avaient endurci. Il était moins vulnérable à la lumière de l’aube que son jeune ami. Mais il savait que cela ne durerait pas et que s’ils ne se dépêchaient pas le soleil levant le carboniserait tout autant que William. Il ne serait peut-être pas tué mais il ne supportait pas l’idée de survivre dans un corps calciné, racorni comme un vieux morceau de papier brûlé. Il avait déjà vu ce que cela pouvait être. Il ne voulait pas finir dans un souterrain suintant et puant, abandonné de tous, survivant uniquement avec le sang âcre des rats. Mieux valait la mort que cette demie vie de paria.
William, la tête cachée sous son manteau, désigna à Vlad un caveau sur leur gauche. Il était suffisamment grand pour eux et l’état de délabrement de l’édifice de pierre montrait qu’il n’était pas souvent entretenu. Ils auraient ainsi plus de chances de passer la journée à l’abri sans recevoir de visite. Vlad ouvrit la porte d’un coup de pied et se rua à l’intérieur. William le suivit de près et la porte se referma. L’obscurité bienfaisante du caveau les apaisa et ils purent enfin souffler. Ils étaient vivants et intacts.
Sans un mot, Vlad s’adossa à la porte et fit signe à William de se reposer. Il veillait.
Will s’assit le dos contre un mur froid du caveau et écarta les linges qui recouvraient soigneusement le contenu du panier.
L’enfant le regardait avec de grands yeux ronds. Ils étaient verts comme ceux de sa mère. La petite fille ressemblait pourtant beaucoup plus à son père : les mêmes cheveux de jais, le même nez fin, la même pâleur de peau. William la regardait, interdit. C'était la première fois qu'il voyait réellement l'enfant. Il l'avait déjà entendue crier alors que le panier dans lequel Sara la transportait gisait à quelques mètres du corps de sa mère. Sans comprendre tout à fait ce que ce cri de nourrisson signifiait, il l'avait remise dedans, machinalement, le regard fixé sur Sara. En fait, il ne se rendait compte qu’à l’instant seulement ce que ce bébé à peine âgé de quelques mois allait représenter pour lui… et pour les autres aussi. S’il avait su, il ne serait jamais parti, il ne l’aurait jamais laissée. Ce cauchemar n’aurait jamais eu lieu… Il les aurait protégées, toutes les deux.

- Rachel… souffla-t-il, je veillerai sur toi, ne t’inquiète pas.

L’enfant lui sourit et se rendormit. Elle avait compris qu’elle était en sécurité dans les bras de son père.
William posa la tête contre le mur et ferma les yeux. Il pensait à Sara. Elle était loin maintenant.

- Je le crèverai… Et il souffrira… Quand je l’aurai retrouvé…

Vlad releva la tête. Il n’avait pas besoin de demander de qui parlait William.

- Pour le moment, il faut d’abord que tu mettes le plus de distance possible entre lui et elle. Il connaît son existence et il fera tout pour la tuer. Et il n’est pas le seul dans ce cas. Les Anciens aussi voudront sa mort, fais-moi confiance là-dessus. Je pense que l’incendie que tu as déclenché suffira à les faire douter quelques temps mais ils comprendront vite que seule la mère est morte et ils nous traqueront. Nous devrions passer prendre nos affaires à la tour et nous rendre sans tarder chez Théo. Je pense qu’il nous accompagnera jusque chez Siegfried. Nous devrions y être en sécurité le temps d’établir un plan.

William n’acquiesça pas mais ne fit aucune objection non plus. Il avait confiance en Vlad. Il savait qu’il ferait ce qu’il fallait. Pour l’instant, il ne voulait qu’une chose : dormir. Dormir pour essayer d’oublier ce qui s’était passé cette nuit. Il serait temps de décider la nuit suivante.
La quiétude reprit ses droits dans le cimetière. Seuls les chants des oiseaux dans les arbres environnants brisaient le silence.
Vlad fixa l’obscurité qui s’étendait devant lui. William semblait s’être endormi, une main dans le panier qui servait de berceau à sa fille. La petite main de Rachel était refermée sur un doigt de son père.
Vlad sentit sa gorge le piquer. Voir Will et Rachel ainsi faisait remonter des souvenirs qu’il croyait oubliés depuis longtemps. Malgré tout ce qu’il avait pu dire et ce qu’il avait pu suggérer, il savait qu’à la place de William il aurait fait exactement la même chose. Il savait qu’il aurait réagi de la même façon si on lui en avait laissé l’occasion. Lui n’avait pas eu le choix. Les autres avaient décidé pour lui. Quand il était arrivé, c’était trop tard. A l’époque, il avait été seul contre tous. Personne pour le prévenir, personne pour l’épauler, personne pour l’aider après… Les Anciens – le Diable les emporte – l’avaient persuadé que c’était alors la seule solution, que c’était pour le bien de leur espèce. Il était nouveau venu parmi eux, il les avait crus ! Quel lâche il avait été ! Julia et Nikolaï avaient été assassinés et il n’avait même pas cherché à les venger !
Pendant toutes ces années, il avait refoulé ces souvenirs douloureux au plus profond de lui-même, il n’en avait jamais parlé à personne, pas même à William. De toutes manières, peu de gens étaient encore au courant de ces évènements lointains, la plupart de ceux qui avaient perpétré ce double meurtre avait disparu. Puissent-ils brûler en enfer s'il existait un endroit pareil !
Il s’en voulait d’avoir proposé à William de tuer sa fille, il ne comprenait toujours pas pourquoi il lui en avait parlé. Mais ce matin, alors que le soleil se levait dans le ciel, Vlad se jura que cela n’arriverait plus. Il se promit de protéger Rachel coûte que coûte comme le ferait son père, comme il aurait dû veiller sur Nikolaï presque cinq siècles auparavant. Simon ne l’approcherait pas, pas plus qu’un autre.
Will jeta un coup d’œil à son ami et le vit murmurer quelque chose. Vlad parlait dans sa langue natale mais il devina qu’il s’agissait d’une prière. Vlad priait toujours en slave…
Quand il se retourna, son regard croisa celui de William. Ils s’étaient compris sans un mot comme cela leur arrivait toujours pendant les situations critiques. Les deux vampires savaient qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre. Rachel pouvait dormir tranquille : jamais un enfant n’avait eu de plus farouches protecteurs.

Plus tard dans la journée, quand Vlad s'éveilla d'un sommeil à peine réparateur, William dormait toujours, le petit poing de Rachel refermé sur son index. Avec un pincement au cœur, le vampire remarqua les deux traces rougeâtres qui brillaient sur le joues blanches de Will et qui allaient se perdre dans son cou, tâchant le col de sa chemise : les larmes de sang que, même endormi, il ne cessait de verser pour Sara…
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Khellendros
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 10:00

C'est une super nouvelle que tu nous livres là !! Intéressante et bien menée !! De plus, ne serais-tu pas la première à faire d'un vampire un père ?!

Tu as prévu une suite des aventures de Rachel et de son père ?!
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Nesumi
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 11:08

mici Larmes de sang 796372

en fait, j'ai toujours du mal à lacher mes personnages, que ce soit ceux préparés pour un JDR forum ou créés pour une nouvelle comme celle ci. C'est pour cela que j'avais écrit Le sang du croisé me permettant de retrouver Théo et Siegfried à peine mentionné ici. Une sur les jumeaux était prévue aussi mais jamais concrétisée. A l'époque, j'avais même envisagé d'en faire un roman mais j'avais déjà un gros projet en cours (meme pas fini d'ailleurs).
Mais ils ne m'ont jamais vraiment quitté malgré les années et je les ai reconvertis en personnages de JDR sur NeverWorld car j'ai d'autres projets en cours (mon roman toujours pas fini et commencé à 1998... autant dire que tout est à refaire + un autre projet mêlant fantasy et pirates !)

ça me fait penser que j'ai écrit une autre nouvelle pour ce concours (comment ais je pu l'oublier ?) : Soleil d'Argent où se mêlent Fantasy et Vampires ! Là aussi, un projet de roman avorté mais un JDR forum qui fonctionne depuis plus d'un an et demi maintenant.

Concernant la paternité des vampires, je crois me souvenir que j'avais du emprunté ça à Blade. Il me semble que dans le 1er film, le méchant de l'histoire est le fils naturel d'un vampire (il y a une histoire de vampires purs je crois). Je ne conçois pas forcément le vampire comme Anne Rice ou de façon classique, ce qui se retrouve dans Soleil d'Argent où nous avons 2 sortes de vampires (les Originels qui peuvent enfanter et les Asservis qui ne le peuvent pas). J'aime bien le côté hybride que de telles unions peuvent engendrer et cela permet aussi de jouer sur les tabous, les interdits ou les classes sociales.

Et là je crois que je saoule tout le monde alors je m'arrête Larmes de sang 13250
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 12:15

On non, c'est intéressant je trouve !! Sortir des sentiers tracés par les auteurs reconnus (puisque tu évoques Anne Rice) est toujours compliqué : où est la part de notre propre création, où est la part de l'influence, etc !

"Soleil d'Argent", ça claque bien comme titre, en plus avec des vampires, ça intrigue de suite !!

Et ton projet de fantasy et pirates, tu en es où ?!!
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Nesumi
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 13:04

Je mettrais la nouvelle de Soleil d'Argent un peu plus tard alors Wink

Concernant le projet avec les pirates, il s'agit en fait d'un JDR forum basé sur l'univers de Robin Hobb mais qui s'est malheureusement terminé bien trop tôt (je n'en étais pas le MJ). Comme j'étais encore une fois "hantée" par mes personnages, j'ai décidé de continuer l'histoire sous forme de roman. Reprendre les chapitres joués sur le forum a été un long travail car il fallait revoir les invraisemblances, organiser un peu mieux la trame, réécrire certains passages, et j'ai écrit une bonne dizaine de chapitres ensuite (on en arrive actuellement à 41 chapitres). J'ai du arrêter le projet un moment mais Ambre, Barth's et leurs petits camarades ne cessaient de cogner dans ma tête pour continuer leurs aventures. Et puis j'ai un lien très fort avec mon héroine... Larmes de sang 796372

Aujourd'hui, j'ai décidé de me réapproprier entièrement l'univers mais en gardant la trame de l'histoire. Je travaille donc à gommer toutes traces de l'univers de Robin Hobb et à construire le mien propre, et je me prépare à réécrire quasiment tous les 30 premiers chapitres. En fait, j'espère bien le finir (ce qui serait le 1er projet abouti d'une longue liste) et, pourquoi pas, le proposer quelque part si c'est satisfaisant mais avec, cette fois, le bonheur d'avoir construit mon univers et pas honteusement pompé celui d'un autre Larmes de sang 196926
La seule chose que je n'ai pu me résoudre à abandonner, ce sont les bateaux à la proue vivante comme les Vivenefs des Aventuriers de la Mer. Mais comme j'ai trouvé une autre explication à leur existence, je pense que ça ne devrait pas être trop dérangeant.

Si ça intéresse du monde, je pourrais toujours mettre mon travail au fur et à mesure pour avis et relecture.
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Edyas
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 15:47

Noucky m'a fait passé par le côté obscur de la force une autre nouvelle

faut que je lise tout ça
mais avant il faut que je règle un petit détail d'imprimante avant
(oui je ne lis pas de longs textes sur les écrans, je ménage mes petits nyeux , je suis vieux moa lol)

tu auras de mes nouvelles assez rapidement
mouhahahahahaha
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang EmptyJeu 22 Nov - 17:13

Larmes de sang 848208 j'ai peur de ce rire diabolique.
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MessageSujet: Re: Larmes de sang   Larmes de sang Empty

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