C'est toujours compromis, comme adaptation. Ça fait des années que ça traîne, avec un Gilliam qui a essayé désespérément d'obtenir un financement avant de se résoudre à faire (semble-t-il) le film en indépendant, et un Gaiman qui, quand il demande aux producteurs hollywoodiens s'ils sont intéressés, ne se voit répondre que par des ricanements.
Terry Pratchett, Terry Gilliam et Neil Gaiman sont des artistes immenses, certes, mais ils sont surtout méprisés et foulés au pied par l'industrie du divertissement américaine, une immense usine à gaz qui croit son empire éternel, et tient davantage de la production de farine de viande que du faisceau d'entreprises culturelles.
Pour revenir à Pratchett lui-même, et bien sûr au Disque-Monde (car on ne peut tout à fait parler de l'un sans évoquer l'autre), j'admire sa capacité à utiliser des bases classiques (ennemi clairement défini, grande quête avec voyages à la clef, [histoire d'amour], morale, fin heureuse) et à les transcender, systématiquement. À ce niveau, une telle utilisation toute en maîtrise et en retenue des subtilités de la narration tient de la note d'intention !