Texte d'Amelith Deslandes
Fenig débarqua sur le quai de la gare de B. un peu avant la nuit.
Il fut le seul à descendre à cet arrêt.
Tout semblait désert.
Dans le hall, il aperçut un préposé fatigué qui faisait une réussite derrière son hygiaphone. Il repéra également un distributeur, une bonne chose vu qu’il n’avait rien avalé depuis plusieurs heures maintenant. Il se préparait à glisser une pièce dans la fente de la machine lorsqu’il aperçut les moisissures qui constellaient les emballages des quelques produits alimentaires qui dépérissaient derrière la vitre.
Tout bien considéré il n’avait plus très faim.
Fenig maudit en silence sa directrice de thèse, une vieille pimbêche qu’il avait cru mettre dans sa poche en la baisant quelquefois. Mauvais calcul, la dame s’était à l’usure montrée d’une jalousie féroce et avait fait tout son possible pour lui pourrir l’existence, hermétisme et symbolisme dans l’architecture de la ville de B., l’indigeste sujet qu’elle lui avait infligé n’était de toute évidence destiné qu’à l’éloigner de ses consoeurs féminines. Drôle d’idée, si elle s’imaginait qu’il n’était pas capable de lever un cul à B., elle se trompait lourdement. Curieux tout de même, il n’avait jamais entendu parler de cette ville, encore un trou.
Dehors, il héla un taxi et lui demanda de le conduire dans un hôtel proche du centre-ville.
Une pluie fine commençait à tomber.
Le prix réclamé pour la semaine le fit tiquer mais il ne se sentait pas d’humeur aventureuse ce soir aussi accepta-t-il les conditions de l’aubergiste. Dans la chambre, le mobilier était plus que spartiate, un lit, une chaise, un lavabo, une tablette minuscule faisant office de bureau. Fenig chercha en vain une prise électrique pour y brancher un chargeur. En vain. Décidément l’endroit se révélait plaisant, heureusement la semaine serait vite passée. Il s’allongea sur le lit un moment, épuisé et affamé. Il s’endormit sans même s’en apercevoir.
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